On vous a répété régulièrement que la principale source des jeux en FTP sont les baleines. Le jeu de Bigpoint “DarkOrbit” nous montre chiffre à l’appui la disposition à payer de ces joueurs : la vente d’un drone pour équiper leur vaisseaux virtuels a totalisé un chiffre d’affaire de 2 millions d’euros.
Un drone à 1 000€ l’unité
BigPoint est un développeur allemand de jeu vidéo spécialisé dans le jeu vidéo dans les navigateurs MMO : ses jeux ne s’intégrent pas dans un réseau social pré-existant, chaque joueur est amené à créer son compte avant d’accéder au jeu. Ils ont entre autre développé le jeu DarkOrbit, un jeu de shoot dans l’espace où le joueur arme son vaisseau pour ensuite le commander au combat.
El Gamificator n’a pas joué à DarkOrbit mais a compris que pour perfectionner son vaisseau, le joueur a 10 niveaux de drones différents. Le 10ème drone, le drone “Zeus”, est particulièrement compliqué à obtenir car il faut avoir auparavant débloqué les 9 premiers drones, avoir trouvé les plans de ce drone au sein du jeu… bref : le drone Zeus se mérite !
Mais début novembre et sur une période de 4 jours, Bigpoint a proposé au joueur d’acheter ce drone. Pour 1 000€. Et 2 000 joueurs ont mis la main au porte-monnaie pour débloquer le drone final. 2 000 joueurs x 1 000 euros = 2 millions d’euros sur la vente d’un seul objet, virtuel s’entend.
Tous les joueurs ne dépensent pas, mais permettre à ce qu’ils le font de dépenser autant qu’ils le veulent
Ces 2 000 joueurs doivent être mis en rapport avec les 65 millions de compte existants : le pourcentage de “baleine” est extrêmement faible. Mais, nous l’avions vu dans nos conseils pour rendre viable les jeux free-to-play : une des rêgles du 0-1-100 et qu’il faut être possible pour le joueur de dépenser 100€.
Il faut donner une opportunité à la baleine de pouvoir dépenser autant d’argent qu’elle le désire, et c’est ce qu’a fait Bigpoint. Le drone était accessible gratuitement dans le jeu, avec certes une grande quantité d’obstacle. Mais en faisant cette offre, le développeur a permis à certains joueurs, avares de temps mais pas d’argent, d’obtenir l’objet quand même.
Mais favoriser ainsi les joueurs qui ne souhaitent prêts à dépenser sans trop jouer ne se fait-il pas au détriment des joueurs qui sont là juste pour jouer et en ont le temps ?
CORRECTION DU 29 NOVEMBRE : cette nouvelle a initialement été diffusée par un autre blog et a rapidement fait le tour du web avec ce chiffre de 2 millions. Mais l’auteur initial avait mal compris la situation qui est un peu plus complexe que celle décrit dans cet article :
- Le jeu fonctionne avec une monnaie virtuelle, l’Uridium, qui se gagne soit au fil du jeu, soit en l’achetant.
- Pour obtenir le dixième drone, il fallait bien les 9 premiers drones
- Si le joueur n’avait aucun drone, acheter tous les drones jusqu’au dernier coûtait l’équivalent de 1 000€ en Uridium
- Au cours de novembre 2011, 2 000 drones de type Zeus (le dixième) avaient été montés sur les vaisseaux des joueurs
Au final, il y a bien 2 000 drones en circulation actuellement, ces 2 000 drones ont coûtés au joueur l’équivalent de 1 000€ en Uridium, mais les joueurs n’ont pas forcément dépensé 1 000€ pour obtenir la somme d’Uridium nécessaire. Le chiffre de 2 millions d’euros était donc un raccourci.
Cartoon de Mike Krahulik et Jerry Holkins, Unbeatable Value, sur Penny Arcade