Voici trois astuces de gamification / ludification pour créer la rétention des utilisateurs sur un site web, un service web ou une application mobile. Ces trois mécaniques de jeu sont : la récompense aléatoire, l’asynchronie, la restriction.
Les récompenses aléatoires : créer l’addiction
Petit rappel : une récompense aléatoire est une récompense distribué avec une fréquence incertaine. Ce thème a été abordé de nombreuses fois sur le blog, avec les exemples du scroll infini, ou l’analyse des mécaniques de Candy Crush Saga.
Si vous souhaitez utiliser les récompenses aléatoires pour créer la rétention, il faut distinguer deux cas et les appliquer en fonction de votre situation.
– Système de performance
Si vous êtes dans un système qui implique une performance (éducation, travail, jeu par exemple) vous pouvez utiliser un score aléatoire. Si vous donnez un score à vos joueurs, alors introduisez une zone d’incertitude. Bien sûr la performance doit toujours refléter une performance objective mais si seulement une partie de ce score est aléatoire, vous serez capable de générer de l’excitation sans frustrer le joueur.
– Système non basé sur la performance
Si vous êtes dans un système non basé sur la performance alors vous pouvez utiliser des easter egg, des récompenses virtuelles, des contenus exclusifs que vous dévlivrez aléatoirement au cours de la visite de l’utilisateur.
L’asynchronie : la pression sociale
L’asynchronie est la mécanique de jeu permettant aux joueurs de jouer sans être obligé de participer en temps. Chaque joueur doit attendre que l’autre joueur prenne son tour pour pouvoir continuer. Comme vous l’aurez compris, dans un jeu en asynchronie si un joueur ne joue pas son tour alors l’autre joueur peut attendre des heures, voir des jours avant de pouvoir reprendre la partie. Cette situation crée une pression sociale entre les joueurs. Chacun doit revenir régulièrement pour ne pas bloquer le jeu. D’où un taux de rétention supérieur !
Au début de son existence, Facebook avait calculé qu’il devait envoyer 7 emails d’invitations de 7 personnes différentes pour qu’un utilisateur s’inscrive au service. La pression sociale est une technique qui fonctionne !
Si vous souhaitez en savoir plus sur la mécaniques d’asynchronie, n’hésitez pas à lire la leçon n°6 de mon cours sur la gamification.
Voici un petit guide pour utiliser l’asynchronie.
– Prérequis : il faut disposer d’une communauté
– Déterminez les actions que votre communauté doit accomplir
– Divisez chaque actions en plusieurs petites actions
– Faîtes accomplir la première partie de l’action par un membre de la communauté
– Puis la deuxième partie de l’action par un deuxième membre de la communauté
– Et ainsi de suite…
Chaque joueur doit participer pour ne pas bloquer le processus. Cela augmente mécaniquement le taux de rétention général.
La mécanique de restriction : créer de la frustration
Utilisée dans les jeux sociaux, la mécanique de restriction consiste à empêcher un utilisateur de poursuivre son action parce qu’il n’a plus d’énergie. Comme le joueur est parfaitement conscient de ce qu’il lui reste à faire, cela crée de la frustration. Cette frustration le pousse à revenir plus tard parce qu’il sait ce qu’il doit terminer.
Dans les jeux sociaux, cette technique est aussi la mécanique de la monétisation. S’il ne supporte pas la frustration alors le joueur est obligé d’acheter des pack d’énergie lui permettant de continuer.
Il est assez délicat de mettre en place une mécanique de restriction pour un service, surtout si celui-ci est payant. Néanmoins, vous pouvez toujours essayer de monayer une ressource essentielle de votre service contre un partage sur les réseaux sociaux pour créer de la viralité. (c’est ce que fait par exemple Dropbox contre des Mo de stockage supplémentaires !).