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Les mécaniques de Zynga 3/3 : la rétention et la viralité-engagement

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(Cet article commence par le post “Les mécaniques utilisées par Zynga pour retenir les joueurs” suivi de “Les mécaniques de Zynga 1/2 : la viralité et l’engagement“.)

  • les mécanismes de rétention :

La tâche la plus difficile pour Zynga est de faire revenir le joueur. Les mécanismes de rétention invitent donc le joueur à stopper une partie au bout d’un moment (attendre que les bâtiments aient produits, ou avoir épuisé toute son énergie) pour le faire revenir plus tard en passant par des notifications, des emails, ou bien des cadeaux soit automatiques soit offerts par les voisins de CityVille.

La plupart des joueurs abandonnent le jeu après la première connexion. Zynga use alors d’une mécanique d’engagement très simple : un cadeau pour le revenant. Le développeur met aussi en place un semblant de lotterie : cadeaux sans raison particulière mimant des surprises et bâtiments unique pendant une période limitée, incitent le joueur à revenir régulièrement.

Durant une période limitée, les joueurs de farmville peuvent construire un bâtiment unique dans leur ville
Pendant une période limitée, les joueurs qui jouent à la fois à Cityville
et à Farmville ont pu construire un bâtiment unique dans leur ville
  • les mécanismes d’engagement-viralité :

Pour que l’utilisateur réalise certaines missions, il doit très vite soit demander de l’aide à ses amis(appelés voisins dans CityVille comme sur la plupart des jeux Facebook), soit payer de l’argent réel pour l’échanger contre une monnaie virtuelle.

Le joueur doit ainsi demander à ses amis de lui “envoyer” des objets virtuels. L’ami reçoit une requête, il accepte et les deux joueurs obtiennent l’objet en question (NB : l’objet n’a pas à être détenu au préalable par l’ami. Absolument illogique mais c’est la magie des biens virtuels!). Il faut aussi recruter des voisins pour qu’ils occupent les postes des bâtiments de la commune (engager un voisin comme directeur du bureau de poste par exemple).

Si les voisins du joueur n’acceptent pas les requêtes suffisamment vite, ce dernier peut choisir de dépenser des “billets”, monnaie virtuelle de CityVille qui ne s’achète que contre de l’argent réel ou des crédits Facebook. Il s’agit là de la plus grande innovation de Zynga et une des plus importantes : en proposant au joueur de viraliser ou bien de monétiser, il a d’autant plus de chances de faire les deux !

(Pour une analyse détaillée de ces différents mécanismes, lisez dans le blog de Kontagent les articles “CityVille’s Goal Funnels” – en anglais)

L’importance de la première partie

Le premier contact avec le jeu est crucial car c’est ce court laps de temps qui déterminera le retour ou non du joueur. Et les 4 mécanismes que nous avons décrits longuement ici s’observent facilement lors d’une première partie de 15-20 minutes. Dès le début tous les rouages sont mis en place pour que le joueur aie le sentiment de s’être engagé dans le jeu, qu’il viralise le jeu, et qu’il joue de nouveau.

Mais certains considèrent que ces mécanismes ont été poussés trop loin avec le dernier né de Zynga, Adventure World. Adventure World a en effet beaucoup réduit le nombre d’actions réalisables en une partie, amenant le joueur à revenir beaucoup (trop) souvent, d’autant plus que les missions ont un compte à rebours pour être terminées. Le recours aux voisins s’avère alors d’autant plus important, ce qui encourage le recours aux “faux amis”. Ces “faux amis” sont des amis Facebook ajoutés juste pour le jeu. Ceci va à l’encontre des objectifs de viralité : le jeu n’est pas diffusé aux gens qui ne jouent pas, ce sont les gens qui jouent qui s’ajoutent entre eux. Des pages entières sur Facebook sont dédiées à la recherche d’amis Zynga.
Zynga a certes trouvé des mécanismes qui font leur preuve, mais ne deviendraient-ils pas trop gourmands ?