Farmville, ou comment transformer 100 millions d’adultes en planteurs de carottes … virtuelles.
Farmville est l’un des nombreux jeux créés par l’entreprise Zynga sur le réseau social Facebook. Créée en 2007, la société Zynga prépare son entrée en bourse pour une valorisation record qui dépasserait les 15 milliards de dollars.
Gratuits, simples, addictifs, ces jeux sociaux sont un véritable phénomène mondial : au sein des 700 millions d’inscrits Facebook, un sur deux a déjà joué à un jeu social. Mieux, sur ces utilisateurs, la moitié se connecte quotidiennement et exclusivement à Facebook pour jouer à leur jeu préféré.
A l’échelle de la France, le phénomène est identique. 10 millions de Français sont convertis et la moitié d’entre eux joue quotidiennement. Plus édifiant encore, la grande majorité de ces joueurs sont des femmes de +35 ans qui ne jouent pas aux jeux traditionnels sur consoles.
Le succès de ces jeux repose en partie sur le rendez-vous quotidien que les participants doivent respecter s’ils veulent évoluer dans le jeu. Dans Farmville par exemple, une fois que vos carottes ont été plantées, il vous faut vous revenir sur le jeu toutes les 6 heures pour ne pas laisser dépérir vos carottes. La même logique s’applique à vos chevaux, vos petits pois et tout ce sur quoi vous avez investi pour construire la plus belle ferme au sein de votre réseau d’amis.
Le social gaming est un marché en plein boom
Farmville, Cityville, Mafia Wars, Monster World … la liste des jeux Facebook est longue. Zynga est l’acteur principal de ce nouveau marché, suivi de Wooga. Le marché a rapidement attiré les éditeurs traditionnels de jeux vidéo : Electronic Arts a récemment réclamé sa part du gâteau via l’acquisition de Playfish. Mais de quel gâteau parlons-nous ? De la publicité, source de revenu classique pour les blogueurs et autres webmaster ? Pas du tout. En réalité, Zynga réalise l’écrasante majorité de ses revenus (94%) via la vente… d’objets virtuels. Et pour cause, même si les jeux sont au départ gratuits, les joueurs, dont un tiers environ se déclare « addict », sont invités à dépenser de l’argent pour acheter des objets virtuels leur conférant des avantages dans le jeu. Et même si les montants échangés sont souvent proches de 3€, le volume suffit à générer des revenus considérables aux éditeurs.
En exploitant les mécaniques du jeu, le social gaming a transformé les comportements de centaines de millions de personnes dans le monde en générant des revenus impressionnants pour les éditeurs. Quant à l’apport de ces jeux sociaux pour l’humanité, the Times a récemment écrit qu’il s’agissait de la “pire invention que le monde ait connu”. Mais cette révolution du social gaming reste néanmoins une étape importante qui a permis de mettre en lumière les mécaniques à mettre en œuvre pour influencer les comportements humains. Une fois ces mécaniques maitrisées, et c’est le sujet de la gamification, il devient possible d’influencer durablement et positivement les comportements de chacun.
La gamification a ainsi le potentiel d’améliorer l’éducation de nos enfants, notre système de santé, notre façon de conduire… Plus généralement, la gamification permet de résoudre tout type de problèmes en s’inspirant des mécaniques présentes dans les jeux.